« Simple » ralentissement chinois ou rupture de la croissance mondiale ?
Nous comprenons les doutes en cours sur la situation en Chine. Nous voyons des tensions fortes sur les émergents dans notre matrice des risques à propos desquelles nous avions déjà communiqué depuis de nombreux mois.
Néanmoins, la situation est tout autre dans nos signaux aujourd’hui sur l’Europe qui montre une stabilité et une résilience certaine dans cette période. Cela est entretenu par les effets très avantageux de la baisse de l’euro conjuguée à la baisse de l’énergie.
Cette analyse sous-tend que la croissance mondiale reste dans une borne acceptable ; c’est pour ces raisons que nous maintenons nos convictions.
En effet, les inquiétudes épidermiques doivent être traitées différemment des inquiétudes structurelles. De ce point de vue, le vrai changement structurel des dernières années tient davantage aux problématiques de qualité et de transport de la production chinoise que de la raréfaction des supports à la croissance mondiale.
L’ajustement structurel qui consiste en une meilleure répartition de la croissance entre les trois grandes zones (Etats-Unis, Chine, Europe) est déjà à l’œuvre depuis longtemps. De ce point de vue, l’ajustement des monnaies participe du même mouvement et ne traduit pas uniquement une guerre de compétitivité, mais bien un nouveau paradigme à fixer.
Notons que l’accélération à la baisse du marché a commencé avec les ajustements de parité de change de la banque centrale chinoise suite à la baisse conséquente de son marché domestique.
Si l’action souhaitée de la banque centrale chinoise est une dévaluation compétitive, c’est bien qu’elle pense que la croissance mondiale tient et qu’il faudra être en mesure de la capter en dehors de ses frontières ; si cette dévaluation est défensive et que sa vue est un ralentissement drastique de la croissance mondiale initiée par son propre ralentissement, c’est qu’elle prépare un plan de relance plus large, l’Europe en profitera. C’est également pour cette raison que nos alertes ne font pas à ce stade apparaître de risques systémiques.
Sur le plan des valeurs, depuis le « rebond grec », seules les défensives ont été plébiscitées. Le marché a construit depuis lors un risque asymétrique sur les titres cycliques avec des anticipations et une prise en compte très marquées du fameux ralentissement émergent.
Dans nos alertes, le scénario du risque cyclique est pourtant bien différent de l’année 2011. Le seul risque avéré concerne les valeurs liées aux matières premières du fait d’un risque au bilan accru, observable notamment au travers du ratio dette sur actifs.
Toutes les autres valeurs liées au cycle manufacturier traditionnel sont dans des situations favorables, et sanctionnées par des intensités de risque systémique historiquement basses. De là à dire qu’elles ont déjà intégré un ralentissement économique exagéré, le pas est faible.
En synthèse, dans notre système d’alertes, la configuration de marché ressemble à octobre 2014 : ainsi, que l’on se situe au niveau macro-économique ou micro-économique, nous réaffirmons nos convictions que le rebond de ce nouvel épisode épidermique, aussi violent soit-il, sera brutal et surviendra rapidement.
En conséquence, nous choisissons de ne pas céder nos expositions au marché d’actions européennes.
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